60 ans de social au service des populations
Voici bientôt 60 ans que l’hôpital baptiste de Ferké est en activité. Créé le 1er Janvier 1953, ce centre de santé tient toujours la barre en matière de prestations sociales.
Il occupe un vaste espace de 13 ha bien fleuri que surpassent quelques arbustes apportant ainsi de l’ombre à plusieurs endroits. Son premier Directeur fut M. Charles BEAL qui a dirigé l’hôpital de 1953 à 1958. Le huitième et actuel Directeur est M. LOUKOURA Nélambaye.
Il conduit une équipe de 121 personnes dont 113 embauchés, 4 contractuels et 4 missionnaires. Ceux-ci travaillent dans un esprit de totale collaboration et de communion avec une séance de prière et de méditation tous les matins de 7 h30 à 08 h avant de débuter le travail.
Aussi les chambres d’hospitalisation et le hall d’attente sont-elles équipées de haut-parleurs. Un sermon est dit à l’endroit des malades chaque mardi à 15 h. Ces patients ont aussi la possibilité de demander des séances de prière spéciale conduite par l’aumônier de l’hôpital.
La fréquence des malades est de 80 à 100 par jour. Selon M. Nélambaye,
« ce chiffre est en baisse vu qu’il était de 150 à 200 patients par jour avant la crise socio-politique. Par ailleurs le nombre de séropositifs est en hausse. Cela peut s’expliquer par la paupérisation des ménages et aussi les malades qui venaient autrefois des autres villes sont de plus en plus rares compte tenu de la grave crise que traverse la Côte d’Ivoire depuis 2002. Ils passent d’abord chez les guérisseurs et c’est lorsque ça ne va pas du tout qu’ils viennent nous voir. Or nous pratiquons du social à telle enseigne que certains démunis ne paient les prestations qu’après guérison. Et il y en a même qui ne reviennent plus nous voir de sorte que l’hôpital reste débiteur vis-à-vis de ses partenaires ».
Comme souvenirs Monsieur le Directeur retiendra le cinquantenaire de l’œuvre médicale en Côte d’Ivoire avec la visite à leur accordée par le ministre de la santé d’alors M. Kakou Guikahoué.
Celui-ci a récompensé les tout premiers patients de l’hôpital et décoré les travailleurs. Le bémol des souvenirs est ce vol perpétré à la comptabilité avec une forte somme d’argent emportée.
Quant aux patients, comment jugent-ils ces prestations ?
Les avis sont partagés. Tandis que certains trouvent les coûts supportables, pour d’autres c’est le contraire. Et même souvent les malades sont laissés pour compte quand bien même les moyens sont réunis. C’est le cas de M. Ouattara Issouf qui a accompagné son frère accidenté :
« Cela fait bientôt près d’une heure que je suis là avec mon frère et personne ne s’occupe de lui et on nous renvoie de porte en porte. On ne voit ni infirmer, ni médecin à part les garçons de salle, ce n’est pas normal surtout que j’ai les moyens (40 000 F de caution pour l’hospitalisation ! Je demande à ce que les cas urgents soient traités beaucoup plus vite ».
Dr SIDJANI Paul, médecin en chef et chirurgien dans cet hôpital depuis 15 ans ne partage pas le même point de vue que Ouattara.
« Plusieurs malades guéris reviennent nous dire merci et surtout à travers les rendez-vous de suivi », soutient-il. Ce qui n’est pas sans laisser de souvenirs au Dr SIDJANI :
« le bon souvenir qui me vient à l’esprit est celui de cette petite fille d’à peine 9 mois atteinte d’une myosite de la jambe gauche mal traitée à l’indigénat, j’ai pu la traiter et lui amputer la jambe, elle vit aujourd’hui et se porte mieux malgré l’handicap. Le mauvais souvenir est que j’ai dû me séparer de ma famille pendant près de 2 mois quand la crise a déclenché en 2002. C’était difficile à vivre avec toutes sortes de menaces qu’on a pu supporter par la grâce de DIEU ».
L’hôpital englobe 9 services dont l’Administration, un Laboratoire, une Pharmacie, une Médecine Générale, un service de santé Communautaire et bien d’autres. Il fonctionne 24 h sur 24 et est ouvert à tous, à des coûts défiants toute concurrence.
Abraham Laboriel
Source: avenue225.com